["Qu'en amour, celui qui sait ce qu'il fera s'il gagne est perdant; le gagnant est celui qui sait ce qu'il fera s'il perd" (dicton issu d'un forum)]
Jamais j'aurai cru que ça deviendrait comme ça avec toi. En fait, mon idée en te parlant, parce que clairement, c'est moi qui te cherchait vu le peu que tu daignais me parler, était de me perdre. Tu voulais juste "lire" mon FB toi. En fait, j'étais si mal avec RC que je cherchais quelqu'un a qui parler. Ca aurait pu être Mad (même si je savais qu'il était bizarrement intentionné) peut-être ou Kev surtout, mais je voulais pas d'un penseur qui m'analyse, me conseille, me juge surtout. Je ne voulais pas d'un clown non plus, là pour me divertir et me donner un sourire que je rendrais à RC une fois tout arrangé. Je voulais autre chose, je voulais plus ce que j'avais connu. Alors, c'est vrai, je voulais tout plaquer et te connaître a été un moyen de renier ce que j'avais connu. Je n'avais plus à m'expliquer, à avoir peur de ce que j'allais dire ou non de peur d'être jugé par rapport au passé et ce qu'une personne aurait pu avoir comme ressenti vis-à-vis de moi. En gros, j'avais besoin d'une nouvelle connaissance. J'ai envie de pleurer de repenser à tout ça. J'étais très mal à cette période car je me forçais à croire à quelque chose (que je l'Aimais avec un grand A) alors que c'était le fruit de beaucoup de circonstances: avec Le Timide je savais pertinemment que ça n'allait pas pouvoir continuer de par nos divergences de savoir-vivre. De plus, les vacances, j'étais à l'abri de mes parents, donc j'ai pu vivre mon histoire à l'abri des tensions, ce qui fait que tout s'est très bien passé. Je suis tombée un peu bêtement dans ces bras: ça faisait bien d'être avec un type avec qui j'aurai jamais imaginé être. Un gars à la grande gueule comme moi, qui aime se battre comme moi, qui a de l'argent, le type de salaud qu'on voit dans les films en fait. Aimé et respecté des autres, voilà le pire. Mais son fond était honnête, il avait une mentalité proche de la mienne, pleine de principes. Nos caractères se ressemblant nous ont rapidement rapproché plus qu'il ne fallait. Alors peut être c'est ça le pire, il les avait tous ces principes, les connaissait mais ne les appliquait pas. En tous les cas, au moment où nous étions en train de faire connaissance, courant janvier, je l'aimais encore. Du moins, je le pensais. Une grosse crise, précédant celle que j'ai eu avec mes parents, au mois de décembre me fit prendre conscience que beaucoup plus de personnes étaient motivées par notre histoire que lui et mo-mêmei. Que dis-je, notre "mariage". J'ai voulu y croire, et heureuse que cela contente ma mère, je m'y suis poussée de moi-même. Sachant pertinemment que je ne l'aimais pas, avec le grand A. J'étais attachée à lui, je pensais nostalgiquement aux bons moments passées avec lui. Mais c'était plus une époque qui me manquait. Le décès de ma grand-mère n'avait rien de réjouissant, ça avait changé toutes les données. Du coup, oui, la crise, revenons-en: il supportait pas que je sorte avec la conasse (conasse: personne qui se fait passée pour une amie juste pour squatter votre famille. Non pas que cela me gêne puisque je n'aime pas ma famille, mais gênant dans le fait que l'on me prenne pour le volatile qu'on appelle pigeon) au pub en fait. Ca m'avait vraiment bléssé car contrairement aux autres histoires, je faisais rien de mal. J'étais là-bas et je ne faisais que penser à lui, à comment c'était autre avec la conasse, comment je m'étais amusée avec lui & la clique. Alors, c'était plus pareil, je me disais que je faisais tout pour ce type qui me menait la vie vraiment dure. Je me suis révoltée dans un premier temps. Puis, convaincue et réellement animée de quelques sentiments envers lui, je me suis résignée et lui ai donné raison. C'est là que tu interviens. Je savais qu'il n'aurait pas béni notre nouvelle amitié. En te parlant, je crois que je me contentais de faire ma petite vengeance. Je me disais que je faisais un truc qu'il n'aimerait pas, tiens pour ta gueule. Tu vois? Alors que très franchement, je n'avais pas dans le collimateur de le laisser.
Donc t'arrives. J'aime ta façon d'écrire, t'as l'air gentillet, sympathique et même drôle, du moins sur la même longueur que moi. Ce petit jeu de mail me pousse à te répondre un peu plus chaque fois. En savoir plus, t'en dire plus à toi aussi et là revient mon premier mobile: j'voulais voir du neuf, autre que ma vie et ses connaissances qui m'avaient tant déçues en fin de compte. Alors, on parle. Quelques mails par ci par là mais rien de plus. Alors je relance la machine, je parcoure ton FB, jvois que tu vis pleinement contrairement à moi, ça me fruste un peu. Je me demande t'es qui vraiment. D'où vient cette question je ne pourrais pas te dire vraiment. J'étais juste curieuse, je sais pas en fait, non en fait. Puis, après un certain silence où je t'ai dit que «je t'entendais pas vraiment» et que toi même m'aies reproché le même fait, d'un coup on s'est réécrit et ça y était, la machine était lancée. A ce jour, à part quand ma connexion avait coupé, on a maintenu une correspondance continue. On se racontait nos journées. Et c'était bien. Contrairement à RC, tu lisais mais surtout tu répondais, preuve que tu prenais intérêt à ce que je te colportais. Et j'adorais te lire, tu étais intéressant et drôle, toujours contrairement à lui qui résumait ses phrases et sms par «tout est OK». Il ne lisait même pas les mails de trois pages que je lui envoyais à 2 a.m. Effectivement, lui disant que j'avais fait telle chose, il ne tiltait pas et si ça ne lui plaisait pas, me tombait dessus. Pourtant, je lui avais dit... dans le mail. C'était usant, je ne savais pas ce qu'il faisait, avec qui, quand. Et toi aussi, pourtant tu étais loin mais tu semblais plus accessible, plus disponible, plus intéressant. Et les tirages de gueule que lui et moi on se faisait, ben tu passais derrière, me faisant rire et oublier. T'étais extraordinaire. Enjoué, un petit regard sur tout, une manie à embêter, sur les mêmes mesures que moi. Je commençais à être obnubilée par toi, j'attendais ton mail de 10h, puis de 16h avec impatience. Te choper sur MSN, ne plus te laisser partir. C'est là que je me dis que je suis tombée amoureuse de toi bien vite, Tu me comblais déjà beaucoup à l'instant. Je n'avais besoin de rien, je ne voulais rien raconter à personne. J'attendais le mail, c'est tout ce qui m'importait. On écoutait les mêmes sons, tu m'en faisais découvrir même. J'étais fascinée. A côté de cette facette ultra-sociale, tu restais très renfermé sur toi, ta famille, ton pays, ta religion, toi en fait. Et ça m'intriguait vraiment, c'est ça qui a nourri ma curiosité. En fait, je me demandais si tu avais des raisons particulières de faire ça, si t'avai un truc ingrat à cacher, commençant à m'attacher à toi je voulais pas te laisser à l'abandon. C'était tout naturel pour moi. J'aime pas quand les gens biens payent pour rien, ça me révolte. Je voyais que tu étais quelqu'un de bien, je ne voulais pas entrevoir une contrariété. En fait, t'étais juste pudique et découvrir chaque jour un peu sur toi me rapprochait un peu plus chaque jour de toi. Puis on s'est parlé via le mic. Drôle, seul mot qui me vient à l'esprit. J'ai tout de suite adoré cette voix. Elle va parfaitement avec ton corps, ta tête, ta bouche. Je te le dis encore d'ailleurs, c'est la chose que je préfère chez toi. Elle est dynamique et entraînante. Je t'ai chanté la Lambada. Je sais pas comment, tout était si naturel entre toi et moi. C'est la seule chose dont je ne trouve aucune explication. Comment j'ai voulu être intéressé par toi? Comment as-tu voulu que je chante? Lorsque je me sentais mal, je pleurais souvent alors que je te parlais. J'étais déjà amoureuse de toi. Et je voulais que tu sois là. Et tu me faisais rire, j'étais perdue. Je me disais «ptn, c'est quelqu'un comme lui qu'il me faut il a tout, et pourtant je suis maquée à un conard». J'étais énervée. Quand tu es venu, je m'étais mémorisée la date et m'étais dit que je ferai rien car je pouvais pas te courir après comme ça et mettre mon couple en péril. J'ai du attendre deux ou trois jours, ou même le jour où tu me dis que tu étais là sur MSN. Puis on s'est parlé au tél alors que j'étais au pub avec l'autre. Mes envies de te voir étaient toujours très nuancées car dès que RC rattrapait ces coups, ben j'étais aveuglée par la joie présente et je n'appréciais plus ta présence, car je me disaiss «enfin, ça va avec RC!». Puis on s'est vu. C'était une source d'excitation car je repensais à combien j'étais en sang sur toi parfois. Alors j'ai mis la robe trench kaki car je savais qu'elle me mettait bien et j'ai lâché mes cheveux malgré la pluie. J'ai séché 20 minutes de droit international public et je suis venue. Je voulais tout déjà te dire sur ma vie: le viol, le suicide, la famille, combien je me sentais malheureuse selon moi; j'ai essayé même, mais tu riais, tu étais toujours très terre à terre. Ca m'a même agacé à un moment, j'voulais plus que l'amitié de rigolage. Mais tu ne me voyais pas venir. J'voulais te dire me problèmes, que tu me soumettes tes solutions. J'étais perdue, je savais que tu étais quelqu'un de bien, tu allais me desservir un discours simpliste certes mais plein de bon sens. Je voulais l'entendre plus que tout. Après un premier rendez-vous cocace où un sans-abri pervers nous a poursuivi, j'ai tenu ton bras au ciné car j'étais déjà sous le charme de P. J'adore ton prénom. Je te l'ai déjà dit? Il sonne bien, il fait vraiment garçon. C'était en fait une application physique de ce que tu étais déjà dans ma vie: un appui, une épaule, un soutien. Lorsque j'ai tenu ton bras, senti tes doigts sur la mienne, appuyé ma tête sur toi (ça fait beaucoup), c'était comme si tu me parlais. Comme quand tu me faisais rire, ça me soulageait. J'étais à l'aise et puis ça me manquait aussi, sans mentir. C'était très frustrant d'être avec quelqu'un à l'autre bout du monde. Mais c'était pas cette force qui m'animait, sinon, j'aurai déjà fait la même avec un autre, il en manquait pas. Mais ce sentiment avec toi était plus que les soulagements qu'on aurait pu m'apporter. C'est ça qui m'a fait franchir le pas. Je lui avais menti, mon tél avait sonné. Je me rappelle avoir dégainé la langue devant toi au Mc Do. Et dès que tu es reparti, la machine s'est emballée. Je ne pouvais plus me passer de toi ouvertement, je t'ai obligé à me dire que tu m'aimais au téléphone. Je voulais que ça, que tu sois mien, que tu l'assumes, que tu prennes le risque, ça voudrait dire que tu m'aimes vraiment. Et tu l'as fait.
Je t'ai dit entre temps qu'on m'a violé pendant près de 6 ans, j'ai assisté à la tentative de suicide de ma mère, mère avec qui j'entretiens des rapports plus que tendus. Je te l'ai dit, j'ai vu tes yeux larmés. Je n'ai pas vu ton large sourire qui me faisait frissonner, qui me disait de travailler mes Libertés Fondamentales. J'ai cru te choquer. J'avais honte, et j'étais soulagée en même temps. Enfin, je pourrais te considérer comme ce véritable ami que j'attendais, couplant copain-sauce et ami. Je n'ai jamais su ce que tu as pensé ou du moins ressenti ce jour là, à cet instant, mis à part l'étonnement. Puis le 30.04, grosse grosse dispute avec l'autre. Dans ma tête, ça y est je l'ai quitté mais je ne suis pas avec toi. Je me disais que je quittais un problème pas pour en retrouver un autre. Ca semblait très alambiqué, tu devais finir un an là-bas encore.. Tu as été si présent, si réconfortant, tout ce que tu disais passait. Enfin tu es revenu pour l'été entier, après avoir bien profité après tes exams. Comme tu l'as dit, tu es resté 13 jours célibataire :D J'étais si nerveuse en sortant du fiscal mais si heureuse avant d'y entrer. Je suis partie dans un bon état d'esprit et tu n'y es pas pour rien. Tu m'avais dit qu'il fallait pas que je rate pour pas qu'on ressasse ça. Et en plus l'amie Bubu m'avait tant aidé. Je n'avais aucune raison, tu m'as fait comprendre qu'ily en avait aucune. J'étais tellement nerveuse après qu'on se soit dit qu'on s'aimait que je ne voulais pas être confrontée à ton regard en rentrant dans la caisse, voilà pourquoi j'étais au tél et surtout pourquoi j'y suis restée si longtemps. On a tourné, puis le parc. Ton baiser a été la chose la plus douce que j'ai jamais goûté. Tes lèvres pulpeuses m'ont plû tout de suite. J'ai envie de pleurer, je crois que j'ai trop bu merde. Ca a été l'aboutissement de notre éloignement, la tristesse que ça a pu engendré, les épreuves que j'ai passé, le soulagement, la confirmation que oui j'ai quitté RC et oui je veux être avec toi car c'est toi qu'il me faut. Avec ton petit pull jaune mon amour. T'es craquant, le plus joli c'est toi. Physiquement je t'ai pas trouvé vilain (même depuis le lycée, mais ça je ne lui ai pas écrit! NDLR), meme par la web, j'ai remarqué déjà tes petits rictus et ça ne me laissait pas indifférente. Cette journée a été magique et c'est la chose que je n'aimerai pas oublier si un jour j'oublierai tout. Je ne l'ai vécu dans aucune autre vie, je n'ai pas eu de sensations de déjà vu. C'est un souvenir unique.
Aujourd'hui, je suis avec toi. Et c'est plus que tout ce que je t'avais dit auparavant. Et je m'en fous des codes, des non-dits et des phases qu'on est censé faire. Ce que je veux pour l'instant c'est ça. Tu me corresponds, je veux qu'on fasse le ménage ensemble et que je doive éteindre l'écran pour que tu veuilles bien commencer les dimanches matin après l'amour qu'on aura fait, sans se brosser les dents même. Qu'on aille faire les courses et qu'on tombe d'accord comme d'habitude pour qu'on goûte les nouveaux trucs. J'ai pas toujours kiffé, on m'a fait des crasses dans le peu que j'ai vécu, aujourd'hui je trouve le remède c'est toi. Je me sens toujours aussi mal dans ma tête, même si tu es là et m'apporte cet équilibre (que tu as revendiqué, je t'en remercie), je prend du temps à me remettre de tout ça. Je veux que tu sois mon compagnon, pas que tu m'aides mais qu'on s'aide tous deux. Je t'apprendrai tout, je serai là, même ivre, même malade, je redresserai ton écharpe et te nettoierais si tu vômis. T'as pas embellie ma vie pour rien, car c'est toi ma vie.
Parti en UK pour quatre jours, le Cocogif lui écrit à ma place.
"Nothing Like You And I" - The Perishers